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Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt a indiqué mercredi que le gouvernement étudiait de possibles mesures pour aider le Royaume-Uni à rester "compétitif" face aux subventions vertes massives aux États-Unis.
"C'est une bonne chose que les États-Unis prennent le changement climatique au sérieux" et leur plan massif d'aides vise aussi à "rattraper leur retard", a commenté le Chancelier de l’Échiquier lors d'une audition à la Commission au Trésor du Parlement britannique.
Parce que "même après le plan de réduction de l'inflation" ou IRA, nom officiel d'un ensemble de mesures visant notamment à stimuler la production d'énergies vertes aux États-Unis, le Royaume-Uni "dépense une plus forte part de PIB dans la transition énergétique que les États-Unis, mais d'une manière différente", comme par exemple en fixant un prix du carbone, a argumenté M. Hunt.
"Nous sommes des leaders mondiaux dans l'énergie éolienne offshore et près de 40% de notre électricité vient de sources renouvelables, c'est la deuxième industrie d'énergie renouvelable en Europe", a encore fait valoir le ministre.
Il se dit toutefois conscient que le Royaume-Uni doit "rester compétitif" face aux "369 milliards de dollars de subventions" du plan du président Joe Biden.
Cela implique "des risques et nous avons besoin de les atténuer. Cela ne veut pas forcément dire égaler chaque subvention, mais mettre au point un plan d'aides global pour que (...) le Royaume-Uni reste attractif" pour les investissements, a insisté M. Hunt.
Le grand plan climat du président américain prévoit des milliards de dollars d'investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique, notamment pour les entreprises fabriquant aux États-Unis des batteries de voitures électriques ou des panneaux solaires.
Il génère de nombreuses inquiétudes en Europe, les États membres de l'UE notamment craignant en particulier de voir des multinationales remettre en question leurs investissements en Europe pour profiter des aides américaines.
Interrogé par ailleurs mercredi sur le projet du gouvernement de remettre en question la séparation entre activités de banque de détail et de finance dans les établissements bancaires, l'un des héritages de la réglementation post-crise financière de 2008, M. Hunt a botté en touche.
"Nous pensons que 15 ans après la crise financière, c'est le bon moment pour réexaminer le régime de séparation" des activités bancaires (dit "ringfencing") mais nous avons également été très clairs sur le fait que nous n'allions pas oublier les leçons" de 2008, a déclaré le ministre.
Les dernières semaines ont été marquées par une série de faillites bancaires aux États-Unis, qui ont mis le feu aux marchés, mis sous pressions les actifs bancaires et précipité la chute du géant suisse Credit Suisse. (Afp)
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